C'est quoi un shutdown?En bref
La fermeture (la plupart des gens disent shutdown), c’est quand la personne autiste n’est plus capable d’interagir et de bouger comme d’habitude. Certaines personnes décrivent ça comme la sensation d’être dans un rêve ou de se déplacer dans de la gelée. Habituellement, cela arrive quand la personne autiste a dépassé ses limites. Ce n’est pas de la faute de la personne et elle ne peut pas arrêter d’être dans cet état. Il faut attendre que ça passe et habituellement du repos (endroit calme, activité calme).
La fermeture (shutdown) est l’une des conséquences possibles d’une surcharge sensorielle ou émotionnelle en autisme. Cela arrive lorsque la personne autiste a essayé de compenser trop longtemps dans un environnement mal adapté. La fermeture se vit comme une explosion ou une implosion émotionnelle et sensorielle de l’intérieur. La personne autiste en état de fermeture pourra sembler plus lente, comme si elle tentait de bouger dans de la gelée. Elle pourrait ne pas répondre à son nom, avoir du mal à communiquer avec ses moyens habituels ou le faire très lentement et avec moins de variété. Il se peut aussi que la personne en état de fermeture se laisse simplement tomber sur le sol ou reste statique. Certaines personnes dans cet état vont utiliser des stims (autostimulation) comme bouger les mains, se balancer, tenir l’extrémité de leur manche dans leur main, etc. Comme il s’agit d’un état émotionnel intense, les personnes autistes en état de fermeture vont souvent pleurer en même temps ou avoir de petits hoquets ou de la toux. Ce sont des indicateurs d’un mal-être émotionnel.
Il est inutile de dire à la personne autiste en état de fermeture de « faire des efforts » ou « de ne pas faire un drame pour rien ». Si la personne pouvait arrêter sa crise avec une baguette magique, elle l’aurait déjà fait.
Comment aider
Les personnes témoins d’une fermeture peuvent faire certaines choses pour aider la personne autiste à passer à travers l’implosion qui la traverse. Il faut être patient! Tout sera plus lent. Mais si la personne autiste est en mesure de communiquer, il est possible de lui demander directement ce qui pourrait l’aider. Si la personne ne répond pas, parle très lentement ou bégaie, c’est normal. Il ne faut pas croire que la personne fait exprès.
De manière générale, la fermeture survient parce qu’il y a eu une surcharge et que la personne autiste et son corps ont besoin d’un environnement adéquat dans lequel les stimuli sensoriels ne sont pas agressants, et où la personne peut suivre sa routine habituelle. Dans ces circonstances, de manière générale, il est possible d’offrir à la personne en état de fermeture un endroit calme pour se reposer. La personne pourrait souhaiter arrêter de faire l’activité qu’elle faisait au moment du début de la fermeture ou souhaiter la poursuivre à son rythme.
Être entouré?
Chaque personne autiste est différente et chaque personne autiste qui vit une fermeture aura sa manière de la gérer. Certaines personnes pourraient avoir besoin d’être seules. D’autres pourraient avoir besoin d’être accompagnées. Il peut être tentant d’offrir un contact physique à quelqu’un qui semble en détresse et qui pleure. Cependant, cela peut rendre la fermeture plus pénible pour plusieurs personnes autistes. Il est donc primordial de veiller à avoir le consentement de la personne avant une approche physique. Surtout, il ne faut pas insister si la personne ne veut pas de réconfort qui implique d’être touché. Certaines personnes autistes en état de fermeture pourraient préférer le contact avec un objet souple comme un toutou ou une couverture ou préférer être accompagnées par leur animal (si l’animal le veut bien, les chats n’y consentent pas toujours). Enfin, certaines personnes autistes, plus rares, pourraient préférer le contact physique.
Important
Les câlins ne sont pas tous égaux! Les touchées de surface et les mouvements peuvent placer la personne en surcharge sensorielle. Donc, de manière générale, si vous acceptez de faire un câlin à une personne et que vous n’avez jamais discuté de ses préférences, optez pour un câlin ferme (proportionnellement à la taille de la personne câlinée) et ne faites pas de caresse.
Important
Personne n’est obligé de faire un câlin ou de recevoir un câlin.
La suite de l’effondrement
Les personnes autistes qui vivent une surcharge peuvent aussi entrer en état d’effondrement. L’effondrement est une explosion sensorielle et émotionnelle qui se manifeste par des comportements allant vers l’extérieur. L’effondrement est un état qui amène beaucoup de sensation et d’émotions. Il arrive que les personnes autistes en état d’effondrement vivent une fermeture tout de suite après l’effondrement ou dans les heures ou la journée qui suivent. C’est normal.
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J’ai besoin de « câlin fort » si disponible lorsque je suis en état d’effondrement surtout public. Je pense que quelque part, mon cerveau a enregistré que si quelqu’un me donne un « câlin fort » c’est qu’il y a au moins une personne qui ne me juge pas et qui accepte que je sois dans cet état émotionnel. C’est un gros indice de possible sécurité. J’ai accepté des câlins d’étranger ou de gens peu connus. Sauf que j’ai mes critères et si plusieurs personnes m’offrent un câlin je vais choisir une personne en fonction de deux critères : sa grandeur (je suis petite donc je cherche un câlin fort d’une petite personne) et la quantité de vêtements portés (parce que sentir la peau de quelqu’un s’est bizarre).
Catherine, autiste
Les émotions après la fermeture
Il est possible qu’après l’état de fermeture, la personne autiste ressente des émotions négatives surtout si cela s’est produit en public ou qu’une personne dans l’entourage a exprimé du jugement. La personne pourra alors se sentir humiliée, être gênée ou avoir une moins bonne estime d’elle-même. Cependant, il n’y a pas de honte à vivre un état de fermeture. C’est un signe que le corps a dépassé ses limites. Il est possible de chercher à comprendre ce qui s’est passé avant pour éviter que cela ne se reproduise.
Quand se dépasser amène à la fermeture
En tant que personne humaine avec des objectifs et des rêves, il est normal d’essayer de « se dépasser ». Pour cela, il est normal d’essayer de sortir de sa zone de confort à l’école, au travail, dans sa vie sociale et familiale, dans ses passions et intérêts spécifiques. Dépasser trop longtemps ou trop loin ou trop vite, sa zone de confort peut amener dans un état de fermeture. On entend souvent les phrases « dépasse-toi » et « sors de ta zone de confort ». Et c’est vrai qu’il est bien de chercher à sortir de sa zone de confort pour réaliser ses objectifs. Il peut donc être frustrant et humiliant de faire une fermeture pendant ou après être sortie de sa zone de confort pour faire quelque chose que l’on aime vraiment (comme un cours de sport, ou assister à un spectacle).
Lorsqu’une fermeture arrive après ou pendant la sortie de la zone de confort pour ses propres objectifs, il est possible d’en retirer quelque chose. Premièrement, cela veut probablement dire que l’on s’est rendu plus loin dans ses objectifs qu’avant. Ensuite, on vient de découvrir une nouvelle limite. C’est bien de connaitre ses limites. Ça permet d’apprendre à sortir de notre zone de confort sans se blesser. Comme disait Boucar Diouf, personne ne peut « se dépasser », c’est physiquement impossible. C’est important de se rappeler que personne ne peut aller plus vite que soi-même. C’est aussi vrai pour les autistes que les neurotypiques. Cependant, tout le monde peut aller plus loin, mais à son rythme.