Les interactions sociales pour une personne autisteEn bref
Les relations sociales peuvent être difficiles pour les personnes autistes. Elles ont souvent du mal à comprendre les émotions des autres et même leurs propres émotions. Rencontrer de nouvelles personnes, s’adapter aux changements ou choisir les bons sujets de conversation peut être compliqué. Tout cela rend les interactions sociales parfois très stressantes. Certaines personnes autistes préfèrent être seules. D’autres aimeraient avoir des amis, mais elles ont des obstacles qui rendent cela difficile. Chaque personne autiste est différente : certaines ont de belles amitiés, mais souvent moins nombreuses. En général, elles préfèrent parler de sujets concrets plutôt que d’avoir des discussions plus sociales.
Les interactions sociales
Chaque personne autiste est unique. Les caractéristiques de l’autisme et leur impact varient d’une personne à l’autre. Certaines personnes peuvent vivre des difficultés sévères dans les interactions sociales, tandis que d’autres peuvent être en mesure de les gérer de manière relativement efficace. Avec le soutien et l’aide appropriés, de nombreux autistes peuvent apprendre à améliorer leurs compétences sociales et à mieux interagir avec les autres.
L’autisme change la manière dont une personne se connecte et interagit. Elle a déjà des défis au niveau de la communication qui sont un obstacle supplémentaire aux échanges sociaux, mais à cela s’ajoute une série de particularités avec lesquelles elle doit jongler.
Les personnes autistes peuvent avoir du mal à comprendre et à réagir à divers facteurs.
- Émotions
- Comportements
- Expressions faciales des autres
- Nouvelles personnes
- Nouveaux contextes sociaux
- Changement de routine
- Imprévus
Elles ont souvent du mal avec des pièces importantes des interactions sociales.
- Communiquer leurs propres émotions
- Identifier, comprendre et respecter les conventions sociales
Intérêts spécifiques
Les personnes autistes peuvent avoir des intérêts très intenses ou des obsessions qui peuvent difficilement intéresser les autres. Souvent les autistes ont du mal à s’intéresser aux intérêts et aux passe-temps des interlocuteurs et à en discuter.
Développement et maintien des relations
Le maintien des relations peut représenter un défi de taille chez les personnes autistes.
Amitié
Généralement, les personnes autistes ont moins d’amis et passent moins de temps avec eux. Il est fréquent que leurs amitiés soient avec des gens plus vieux ou plus âgés qu’elles. Certains aspects des relations ne sont pas naturels, sont mal compris ou demandent un trop grand effort d’adaptation, ce qui fait que les autistes sont maladroits socialement.
Changements et routine
Le fait que les autistes ont de la difficulté à s’adapter aux changements de routines et à de nouvelles situations sociales peut rendre difficile les activités sociales, d’autant plus si elles sont impromptues. Cela peut devenir un frein majeur dans l’entretien d’une relation à long terme.
Participation aux discussions
Les personnes autistes préfèrent généralement les discussions qui tournent autour des faits, ou de leur intérêt spécifique. Les échanges impliquant les thèmes de l’amitié, du développement personnel et les aspects sociaux peuvent être inconfortables ou inintéressants pour eux, cela ajoute donc un obstacle supplémentaire à la réciprocité sociale.
Il arrive que les autistes ne sachent pas, dans une discussion de groupe, reconnaitre lorsque c’est à eux qu’on s’adresse et qu’on attend une réponse de leur part. Les interlocuteurs peuvent prendre ça comme un désintérêt, mais ce n’est pas nécessairement le cas.
Il est souvent difficile pour eux d’identifier quelles informations sont prioritaires dans une conversation. Ils auront donc tendance à trop peu, ou trop, développer un sujet.
Réponse aux attentes
Les interactions sociales impliquent de deviner les attentes de l’autre. Comme une partie de celles-ci ne sont pas communiquées de manière claire avec des mots laissant peu de place à l’interprétation, les personnes autistes vont souvent être privées de cette information. Devant le manque de réaction de la personne autiste à leurs attentes, beaucoup ressentent de la frustration et cessent de s’impliquer dans le développement de la relation.
Important
Il faut être clair lorsqu’on communique avec une personne autiste. Il est normal qu’une personne non autiste n’ait pas le réflexe ou les capacités d’être en permanence, très précis. Dans ce cas, lorsqu’elle sent qu’elle n’a pas été comprise, il est temps d’augmenter le niveau de clarté.
Mise en situation
Jules est fatigué et il craint de s’endormir sur la route. Il aimerait donc dormir chez Carl pour éviter de se mettre en danger.
Il s’exprime en mentionnant être fatigué et craintif de prendre le volant. Carl lui propose de mettre de la musique entrainante et de boire un café. Jules insiste en mentionnant que d’agir ainsi l’empêchera de dormir, mais pour toute la nuit. Carl lui répond que sa vie et celle des autres sont plus importantes que la qualité de la nuit qu’il passera. Jules est déçu et a l’impression que son ami le laisse tomber. Pourtant, Carl n’a jamais reçu la véritable information.
Si Jules avait été précis, et avait dit à Carl qu'il voulait dormir chez lui, Carl aurait compris.
Par contre, comme il s’agit d’un imprévu, la réaction de Carl aurait quand même pu être inadéquate. Dans ce cas, il aurait fallu laisser le temps à Carl d’absorber l’information, sans lui mettre de pression.
Jeu
Spontanément, un enfant autiste aura plus tendance à classer, aligner et ranger les jouets que de les utiliser pour imiter les scènes de la vie quotidienne. Devant le manque de flexibilité du partenaire de jeu, la plupart des enfants éviteront sa compagnie.
Une personne autiste, lorsqu’elle maitrise les règles d’un jeu (comme un jeu de table ou un sport d’équipe), peut montrer une grande rigidité à leur égard. Dans un contexte ludique, cette précision peut être perçue comme gênante pour le plaisir du groupe, voire causer des conflits. Pourtant, cette rigueur traduit souvent un besoin de sécurité : le flou ou le non-respect des règles peut générer une grande insécurité pour la personne autiste.