Est-ce que les vaccins causent l'autisme ?En bref
Il y a une croyance à l’effet que certains vaccins donnent l’autisme. Pour comprendre l’origine de cette croyance, il faut reculer en 1998. Une étude du Dr Wakefield soutenait qu’il y avait un lien entre les vaccins et l’autisme. Par la suite, il a été découvert que cette étude était une vaste fraude dominée par l’argent. Le Dr Wakefield souhaitait vendre son propre vaccin et c’est pourquoi il a menti à ce sujet. Lorsqu’on a découvert la vérité, il était trop tard, le mal était fait et beaucoup de personnes croient encore le Dr Wakefield malgré toutes les preuves.
Dans le monde de la médecine moderne, peu de débats ont autant captivé le grand public que celui entourant les vaccins et l’autisme. Des parents inquiets, des débats animés sur les médias sociaux, et même les célébrités se prononçant sur le sujet continuent de diviser : les vaccins peuvent-ils vraiment causer l’autisme ?
Non, les vaccins ne peuvent pas causer l’autisme. Mais si c’est le cas, pourquoi autant de personnes demeurent persuadées du contraire ? La réponse à cette question est simple, c’est de la faute d’un seul homme, il se nomme d’Andrew Wakefield.
La saga de la fraude Andrew Wakefield
Faisons un voyage dans le temps et reculons jusqu’à la fin des années 90. C’était une période positive dans le monde médical. Les vaccins étaient à la hausse et plusieurs maladies graves étaient de moins en moins présentes, grâce à eux. Les vaccins étaient considérés alors comme de véritables miracles, jusqu’à ce qu’un événement se produise.
L’étude qui a tout changé
C’était en 1998, le Dr Andrew Wakefield, un gastro-entérologue britannique, a publié une étude dans la prestigieuse revue médicale The Lancet. Elle portait sur seulement 12 enfants, mais ce qu’elle proposait était explosif. Le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) était peut-être lié à l’autisme et aux troubles de comportement.
Devant une nouvelle si importante, les médias ont réagi fortement et ont propagé l’information de façon massive. Au sujet du Dr Wakefield, il était vu comme un héros lanceur d’alerte. Les conséquences furent immédiates, les parents inquiets ont commencé à refuser les vaccins. Des épidémies de rougeole ont éclaté et ont touché des milliers d’enfants. Il y a eu des morts.
Les premières failles de l’étude
On a commencé rapidement à constater de premiers problèmes avec l’étude du Dr Wakefield.
- L’étude portait sur trop peu de personnes (12)
- Les méthodes étaient douteuses
- Les conclusions étaient hâtives
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La vérité a éclaté
Un journaliste, Brian Deer, du Sunday Times de Londres a décidé de mener une enquête en profondeur sur cette étude. Ce qu’il a découvert était terrifiant. Ce n’était pas seulement une négligence scientifique ou une étude bâclée, mais bien un énorme mensonge, de la manipulation et un conflit d’intérêts.
Pour aller plus loin
Qu’est-ce qu’un conflit d’intérêts ?
Un conflit d'intérêts se produit lorsqu'une personne ou une organisation est impliquée dans plusieurs activités ou relations, et que l'une de ces activités ou relations peut influencer de manière inappropriée des décisions ou des comportements dans l'autre.
Voici un exemple. Imaginez que vous soyez l'arbitre d'un match de football dans lequel joue votre frère ou votre sœur. Même si vous essayez d'être impartial, les gens pourraient penser que vous favoriserez votre frère ou votre sœur pendant le match. Dans ce cas, il y a un conflit d'intérêts, car votre relation familiale pourrait influencer (ou sembler influencer) votre capacité à arbitrer le match de manière équitable.
Le mensonge 1
Les enfants de l’étude n’étaient pas des cas aléatoires. Ils avaient été recrutés par des avocats qui cherchaient à poursuivre les fabricants de vaccins. Ces avocats ont payé le chercheur, Dr. Wakefield. Bien entendu, il a gardé cette transaction secrète. Il s’est servi de cet argent pour financer l’étude, ce qui a créé un énorme conflit d’intérêts.
Le mensonge 2
Les données de Wakefield ont été, dans de nombreux cas, falsifiées (truquées) ou manipulées. Des enfants avaient montré des signes d’autisme avant la prise du vaccin et certains n’étaient même pas autistes.
Le mensonge 3
Dr Wakefield avait en fait déposé un brevet pour un vaccin concurrent avant la publication de son article dans The Lancet. Si sa stratégie avait fonctionné, il aurait pu devenir immensément riche. Toute cette histoire n’avait qu’un but, l’argent.
L’enquête de Deer a duré des années, car les partisans de Wakefield l’accusaient de complot. À chaque étape, Deer a persisté et a accumulé des preuves supplémentaires afin de faire ressortir la vérité.
Les conséquences pour Wakefield
Les médias
Une fois le stratagème de Wakefield découvert, lui qui avait tout d’abord été traité en héros a vu les médias se retourner contre lui. La revue The Lancet a officiellement rétracté l’étude de Wakefield, citant des préoccupations majeures concernant l’éthique et la validité des résultats. La rétractation a souligné que les allégations de Wakefield étaient « sans fondement ».
Les autres chercheurs
Après que les médias eurent révélé la supercherie, les autres chercheurs qui avaient eu peur de s’en mêler par peur de représailles, ont commencé eu aussi à le dénoncer. Sa propre communauté s’est retournée contre lui.
Radiation du registre médical
En mai 2010, le Conseil médical général du Royaume-Uni (GMC) a radié Wakefield, le déclarant « malhonnête » et « irresponsable » dans sa conduite de recherche. Cette décision signifiait qu’il ne pouvait plus pratiquer la médecine au Royaume-Uni. Il était radié.
Les conséquences pour le monde médical
Wakefield est considéré par plusieurs comme étant la cause principale de la méfiance à l’égard des vaccins et de l’apparition des mouvements anti-vaccination malgré les preuves accablantes de faute professionnelle, Wakefield a conservé un groupe de partisans dévoués, en particulier parmi certaines communautés anti-vaccination. Certains continuent de le voir comme un « lanceur d’alerte ». Le mal était fait.
Références
The Lancet : C’est la revue médicale qui a initialement publié l’étude de Wakefield en 1998 et qui l’a rétractée en 2010. Lien vers la rétractation
British Medical Journal (BMJ) : Le BMJ a publié une série d’articles par le journaliste Brian Deer qui a enquêté sur Wake field et mis en évidence les fautes dans son étude. Lien vers l’un des articles
Centers for Disease Control and Prevention (CDC) : Le CDC, une agence de santé publique reconnue aux États-Unis, a également fourni des informations sur la controverse et a réaffirmé la sécurité des vaccins. Cette page contient une quantité importante d’hyperliens menant vers diverses études qui confirment que les vaccins ne causent pas l’autisme. Lien vers la page du CDC sur les vaccins et l’autisme
Radio-Canada – Quand un scientifique a fait croire au monde que le vaccin causait l’autisme Lien vers l’article
Radio-Canada – Une étude erronée, mais aussi frauduleuse Lien vers l’article
TLMFNC : Le scandale de l’affaire Wakefield Lien vers l’article