Les signes de l'autisme chez les adultes
En bref
L’autisme peut toucher les enfants, mais l’autisme ne disparait pas en grandissant alors, les adultes qui sont autistes le restent toute leur vie. Par contre, comme les adultes sont plus matures et ont plus d’expérience, beaucoup d’entre eux apprennent à vivre avec leur autisme et il arrive que ce soit plus difficile de deviner qu’ils sont autistes. Par exemple, comme pour la plupart des adultes, ils savent mieux se retenir en public, ils gèrent mieux leurs émotions et ont des outils pour fonctionner malgré leurs défis. Plusieurs ont appris à imiter les comportements attendus ou à dissimuler leurs particularités. Souvent, ils ont de grandes difficultés, mais ils tentent de les garder pour eux. De nombreux adultes autistes ont grandi à une époque où la recherche et les outils de diagnostic étaient moins développés, rendant leur reconnaissance plus complexe.

L’autisme chez les adultes
Pourquoi est-ce qu’un adulte pourrait être autiste sans avoir reçu de diagnostic dans l’enfance ?
Le diagnostic tardif de l’autisme chez les adultes est une problématique. L’autisme peut varier considérablement dans ses manifestations et son intensité. Alors que certains individus peuvent présenter des déficiences intellectuelles ou des difficultés de communication verbale, d’autres peuvent avoir des capacités cognitives qui se situent dans la moyenne ou au-delà. Cela complique grandement le diagnostic, surtout chez les adultes qui n’ont pas été diagnostiqués pendant leur enfance.
Difficulté d’accès au diagnostic
Quatre adultes sur cinq déclarent rencontrer des difficultés pour accéder à une évaluation et obtenir un diagnostic officiel. De plus, de nombreux adultes sont également victimes d’erreurs de diagnostic.
Source : Hop’ toys
Autisme sans déficience intellectuelle
Une grande partie du problème concerne ceux qui n’ont pas de déficience intellectuelle associée. Ces personnes ont des capacités de communication verbale et un niveau cognitif dans la moyenne, ou au-delà. De ce fait, une grande partie de ces personnes n’a été diagnostiquée qu’à l’âge adulte, et certains ne le sont jamais. Pourtant, l’absence de déficience intellectuelle ne les empêche pas de vivre des difficultés au niveau social.
Les femmes autistes
Il semblerait que les femmes soient diagnostiquées plus tardivement que les hommes. Cela pourrait être dû à des différences réelles dans les manifestations de l’autisme, ou à des facteurs sociologiques relatifs au genre. Elles auraient plus de facilité à imiter les autres et à masquer leurs particularités. On tolérerait plus facilement leur besoin de solitude et il est fréquent que leurs intérêts soient plus socialement acceptés. Plusieurs femmes ont aussi reçu à tort des diagnostics erronés de dépression, de trouble bipolaire ou de trouble de personnalité limite, par exemple.
Évolution des connaissances sur l’autisme
De nombreuses personnes autistes ont grandi à une époque où il y avait moins de recherches sur le sujet. Ce manque de connaissances a pu rendre leur diagnostic plus difficile ou a pu conduire à des erreurs de diagnostic.
Les symptômes et les signes de l’autisme chez les adultes
Maladresse sociale
Les adultes présentant des caractéristiques d’autisme léger peuvent souvent paraître socialement maladroits. Cette maladresse peut se manifester de diverses manières, notamment en ne comprenant pas la nature des conversations ou en parlant trop d’eux-mêmes, sans laisser de place à l’autre pour s’exprimer. De plus, ils peuvent ignorer certains signaux sociaux, tels que les expressions faciales et le langage corporel.

Difficultés de communication et d’interaction sociale
Ces difficultés peuvent être observées à l’âge adulte, mais elles ont souvent commencé pendant l’enfance ou l’adolescence. Ces personnes peuvent avoir du mal à comprendre les nuances sociales ou à interagir de manière fluide avec les autres.
Les intérêts spécifiques ou intérêts spéciaux
Longtemps appelés à tort ‘intérêts restreints’, les intérêts spécifiques ou spéciaux sont un élément central dans le fonctionnement des personnes autistes et peuvent parfois être confondus avec les passions courantes que nous pouvons tous avoir. Cependant, ce qui distingue un intérêt ou une passion ordinaire des intérêts spécifiques des personnes autistes est leur nature et leur intensité.
Ils sont caractéristiques de l’autisme au point de faire partie des critères de diagnostic tels que définis par la CIM-10 et le DSM-5.
Ils sont inclus dans la catégorie des comportements répétitifs et restreints (même si le mot restreint est à éviter).

Ces intérêts peuvent se manifester comme une préoccupation pour un ou plusieurs sujets qui peuvent être jugés inhabituels ou excessivement circonscrits en termes de définition. Par exemple, cela pourrait être un fort attachement à des objets peu communs, comme vouloir connaître et collectionner tous les types d’ampoules qui existent ou connaître tous les horaires des trains d’une région.
Ils peuvent également se manifester par le temps important consacré à un intérêt qui pourrait sembler ordinaire. Par exemple, un enfant autiste pourrait avoir une passion pour les chats, ce qui est courant. Cependant, la quantité de temps qu’il consacre à cet intérêt serait considérée comme hors norme, surtout chez une personne adulte.
Les hommes et les garçons ont plus de chance d’avoir des intérêts jugés » anormaux » par les autres.
Les comportements répétitifs
Comportements répétitifs dits « d’ordre inférieur »
Ceux-ci comprennent des mouvements tels que les battements de mains, les manipulations d’objets, le balancement du corps, et les vocalisations comme les grognements ou la répétition de phrases (écholalie).
Comportements répétitifs « d’ordre supérieur »
Ils englobent des traits autistiques comme les routines et les rituels, l’importance des similitudes, et les intérêts particuliers.
Les rigidités
Les personnes autistes peuvent être inflexibles aux routines ou rituels. Par exemple, elles peuvent ressentir une détresse extrême lors de petits changements.
Hypersensibilités et hyposensibilités sensorielles
Ce n’est pas un critère de diagnostic, mais le fait d’avoir des hypersensibilités et/ou hyposensibilités sensorielles est très fréquent chez les personnes autistes.
Hypersensibilité sensorielle
L’hypersensibilité sensorielle est une perception de certains sens plus forte que la moyenne. Ce n’est pas d’avoir des sens de super héros, c’est que le cerveau priorise cette information, ce qui peut devenir envahissant.
Hyposensibilité sensorielle
L’hyposensibilité sensorielle est une perception de certains sens plus faible que la moyenne. Ce n’est pas d’avoir une paralysie des sens, c’est que le cerveau retient ou masque cette information, ce qui peut devenir problématique.
Réactions distinctes à plusieurs stimuli
- Éclairage
- Saveurs
- Odeurs
- Sons
- Couleurs
- Textures
- Et plus encore...

Le contact visuel
Certaines personnes autistes n’ont aucun contact visuel. D’autres se concentrent sur une autre partie du visage que les yeux et certains ont appris à regarder dans les yeux, mais peuvent le faire maladroitement, et cela peut sembler insistant ou inadéquat. Ce qu’il faut retenir, c’est que le contact visuel, même appris, peut demeurer atypique, différent de la norme.
Conditions associées
L’autisme est la plupart du temps, accompagné d’autres particularités, défis, différences et/ou handicaps. Voici quelques exemples : déficience intellectuelle, dyslexie, syndrome de la Tourette, épilepsie, TDAH, troubles alimentaires, anxiété, trouble du sommeil et dépression.
Les signes visibles dès l’enfance
Beaucoup de signes et symptômes de l’autisme sont visibles lors de la petite enfance. Pour les consulter
La liste complète des différences possibles
L’autisme varie tellement d’une personne à l’autre et est si difficile à identifier chez l’adulte, surtout chez celui ayant appris à masquer qu’il est important de réfléchir à tous les aspects de la vie et du quotidien, pour établir une liste de tout ce que la personne a de différent. Cette liste est essentielle pour obtenir un diagnostic clair. Cette page est conçue comme un aide-mémoire pour analyser les moindres aspects du fonctionnement d’une personne afin d’en faire ressortir les différences.