C'est quoi l'hypersensibilité aux goûts, aux odeurs et aux textures des aliments ?En bref
Une hypersensibilité aux goûts, odeurs et textures alimentaires est un trouble de l’oralité. Certains goûts, textures et odeurs alimentaires sont insupportables et la personne est incapable de manger les aliments qui lui causent ces sensations. C’est très différent d’un caprice, car la personne vit une souffrance réelle si elle tente de consommer ces aliments. Les personnes autistes ont plus souvent des hyper ou hyposensibilités qui sont reliées à leurs sens, mais n’importe qui n’ayant pas de diagnostic particulier peut aussi avoir cette condition.
Qu’est-ce que l’hypersensibilité aux goûts, odeurs et textures alimentaires ?
Le vrai terme de cette hypersensibilité est la dysoralité sensorielle c’est un trouble de l’oralité. La personne est hypersensible à une telle intensité qu’il est impossible pour elle de consommer des aliments avec les goûts, les textures ou les odeurs qui lui causent des problèmes. C’est un problème fréquent chez les autistes.
Symptômes de la dysoralité alimentaire
Les symptômes de l’hypersensibilité aux goûts, textures et odeurs varient d’une personne à l’autre. Il n’est pas obligatoire d’avoir toute la liste des symptômes pour être hypersensible et il existe plusieurs symptômes qui ne sont pas dans cette liste.
- Refus de manger certains aliments ou groupes d’aliments
- Refus que les aliments se touchent
- Désir de toujours manger la même chose
- Nausées ou vomissements devant certains aliments
- Mastication lente et complexe
Conséquences de la dysoralité alimentaire
Les troubles de l’oralité ne sont pas à prendre à la légère, ils peuvent entrainer des conséquences comme des carences alimentaires ou même de la malnutrition.
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Important
L’hypersensibilité alimentaire n’est pas un caprice, mais un réel trouble. Il ne peut être réglé par la simple volonté.
L’autisme et les rigidités alimentaires
Rigidité face aux changements
D’autres particularités de l’autisme peuvent affecter l’alimentation. Les autistes n’aiment pas les changements, et intégrer un nouvel aliment est un gros changement. Il sera donc primordial d’y aller plus en douceur. Au lieu de présenter directement le nouvel aliment à l’enfant, on peut y aller graduellement en plaçant l’aliment à une certaine distance et en le rapprochant de repas en repas afin qu’il s’habitue tout doucement à sa présence et qu’il se fasse à l’idée d’y goûter. Forcer ne pourrait qu’empirer le problème.
SI la personne est très rigide, il faut faire attention de ne pas contribuer à augmenter les rigidités, par exemple, en servant certains aliments toujours le même jour, ou au même repas ou de la même manière. Si l’enfant aime les pommes de terre, varier la cuisson, la sorte, la présentation, la quantité et l’assaisonnement pour conserver une certaine variété.
Que faire si l’hypersensibilité aux goûts, odeurs et textures alimentaires est un problème ?
Il faut être créatif et proactif, identifier le problème et trouver des manières de l’éliminer ou d’en amoindrir les effets.
Séparer les aliments dans l’assiette
La séparation des aliments peut faire en sorte que ceux-ci provoquent une moins grande variété de stimuli à chaque bouchée ainsi que visuellement.
Limiter la diversité lors du repas
Offrir une moins grande variété d’aliments ou de saveurs (sucré, salé, amer et acide) à chaque repas peut aider à consommer plus d’aliments différents à long terme.
Limiter les odeurs
Pour certaines personnes hypersensibles, ce sont les odeurs qui sont un problème. Manger froid peut aider ces personnes à consommer des aliments qu’elles n’auraient jamais été capables d’avaler autrement. Aussi, la personne pourrait manger loin des casseroles ou s’éloigner de la table.
Listes des aliments
Il faut établir une liste des éléments problématiques et aussi des aliments acceptés. Pour les aliments acceptés, il est mieux d’éviter de ne pas les donner durant une longue période afin qu’ils ne deviennent pas aussi des aliments non supportés. Pour ce qui est des aliments non supportés, la liste peut aider à trouver des liens entre eux, pour identifier quel est le problème avec ces aliments. Une fois la source de l’aversion identifiée, par exemple, une texture spécifique, il est toujours possible de modifier l’aliment pour en faciliter la consommation.
Alternatives
Proposer des alternatives aux aliments problématiques afin que la personne ne développe pas de carences. Cela pourrait être de cuire l’aliment différemment, de lui permettre de l’enduire de ketchup ou de le réduire en purée. Si l’aliment problématique n’est toujours pas accepté, il faut proposer un autre aliment qui procure les mêmes nutriments (vitamines, protéines, minéraux…)
Quand j'étais jeune, la viande devait être obligatoirement mangée avec de la Sauce Diana. C'était ma sauce préférée. Si je n'avais pas cette sauce, la viande créait des sensations de froideur et faisait grincer mes dents.
Mathieu, 24 ans, autiste
Professionnels
Si le trouble est grave, il faut consulter. Des services en ergothérapie ou en nutrition peuvent aider à établir des protocoles d’intégration d’aliments et peuvent aussi aider à s’assurer que la personne ne manque de rien au niveau alimentaire.
Suppléments alimentaires
Il arrive que ce ne soit pas possible de guider la personne autiste vers une alimentation équilibrée. Plusieurs spécialistes tels que des nutritionnistes peuvent vous conseiller.
Important
Plusieurs personnes mal informées diront aux parents qu’aucun enfant ne se laissera mourir de faim. C’est faux. Chez les enfants autistes ayant un trouble de l’oralité, ça peut se produire.