Lien entre diversité sexuelle et autismeEN BREF
La majorité des études démontre que les personnes autistes sont plus susceptibles de faire partie de la diversité sexuelle. Certaines hypothèses avancent que c’est en partie dû au fait que les autistes ont tendance à rejeter toutes les formes de normes sociales.
Donc, si la personne autiste ressent une attirance pour les personnes de même genre, iel aura plus tendance à intégrer facilement cette facette de sa personnalité en comparaison avec une personne neurotypique.
C’est aussi pour cette raison que les autistes sont plus susceptibles d’être non monogame éthique.
Une personne autiste ET faisant partie de la diversité sexuelle peut vivre de la discrimination dans le système de santé, dans les emplois, dans les services publics (et plus) à cause de cette double différence. Cela fait en sorte que de nombreuses personnes neurodivergentes queer ne sont pas diagnostiquées et/ou ne bénéficient d'aucun soutien.
Qu’est-ce que la diversité sexuelle ?
Orientation sexuelle
L’orientation sexuelle concerne l’attirance sexuelle (et possiblement amoureuse) envers un autre genre, peu importe lequel. L’orientation sexuelle est aussi un spectre avec différents ressentis et possibilités. On peut penser à l’homosexualité, la bisexualité, l’hétérosexualité, l’asexualité et plus.
Diversité sexuelle
La diversité sexuelle est un terme utilisé pour exprimer toutes les variantes des caractéristiques sexuelles et attirances qui existent. Toutes les personnes s’identifiant à la diversité sexuelle font partie de la communauté LGBTQ+ (les lettres L, G, et B de l’acronyme font d’ailleurs référence aux identités lesbiennes, gaies et bisexuelles).
Important
Il est essentiel de débâtir le fameux mythe selon lequel les personnes autistes n’auraient pas de sexualité.
C’est totalement faux, les autistes de tous les niveaux, comme tous les êtres humains ont une sexualité. Les enjeux sensoriels peuvent apporter des particularités (hyposensibilité ou hypersensibilité), mais le désir et la sexualité font tout de même partie du quotidien des autistes.
Bien que les autistes soient plus susceptibles de s’identifier comme asexuel.le, iels sont aussi plus susceptibles d’avoir un grand besoin de stimulation sensorielle lié à la sexualité. Cela peut aller jusqu’à faire de la sexualité un intérêt spécifique.
Quelques statistiques
Il est difficile de connaitre le pourcentage exact du nombre de personnes LGBTQ+, puisqu’il y a encore beaucoup de tabous entourant le sujet, ce qui empêche les études de fournir le portrait réel.
- Dépendamment des sources, 10 à 18 % de la population générale ferait partie de la communauté LGBTQ+.
- Les autistes seraient 6 à 8 fois plus susceptibles de faire partie de la diversité sexuelle.
- Certaines études avancent même que 70% des personnes autistes s’identifient comme non-hétérosexuelles, comparativement à 30 % des personnes non autistes.
Traduction libre : « le fait d'être autiste profite à mon polyamour et que le fait d'être polyamoureux.euse profite à mon autisme. J'aime et j'embrasse les deux identités et je les considère comme intrinsèquement liées. Je considère également que mon autisme est lié à ma "queerness". Le genre, comme la monogamie, est un concept qui n'a jamais vraiment eu de sens pour moi et j'étais plus que désireuse de jeter par la fenêtre les scénarios sociétaux traditionnels pour pouvoir écrire les miens. Les communautés queer et polyamoureuse acceptent toutes deux d'être non conventionnelles, ce qui me donne un sentiment d'appartenance. Je me sens le plus à l'aise parmi d'autres groupes qui sont souvent ostracisés par la société. »
Leanne Yau, autiste polyamoureuse
Être autiste et être un personne LGBTQ+
Intersectionnalité des deux identités
Les autistes sont plus à risque de vivre de la discrimination due à leur neurodivergence et les personnes LGBTQ+ sont plus à risque de vivre de la discrimination due à leur orientation sexuelle.
Qu’en est-il d’une personne autiste ET LGBTQ+ ?
- Cette personne vit deux formes de marginalisation et de discrimination, c’est ce qu’on appelle l’intersectionnalité.
- En général, les personnes LGBTQ+ ont moins de chances d'obtenir les soins de santé qu'elles méritent et, de ce fait, moins de chances de recevoir certains diagnostics (comme l’autisme) et les soins correspondants.
- Les espaces de fierté LGBTQ+ sont malheureusement souvent inadaptés au besoins sensoriels des autistes (on peut penser aux bars, aux défilés de fierté, etc.).
En résumé, une personne autiste ET faisant partie de la diversité sexuelle peut vivre de la discrimination dans le système de santé, dans les emplois, dans les services publics (et plus) à cause de cette double différence. Cela fait en sorte que de nombreuses personnes neurodivergentes queers ne sont pas diagnostiquées et/ou ne bénéficient d’aucun soutien.
Fait intéressantQu’est-ce que la non-monogamie éthique ?
C’est un terme générique pour désigner un style d'amour dans lequel les personnes s'engagent avec un ou plusieurs partenaires romantiques ou sexuels à la fois. Le terme "éthique" est essentiel, car il englobe le consentement, la compréhension et la participation enthousiaste nécessaires de toutes les personnes impliquées pour ne pas être considéré comme une tricherie. Cela comprend des règles clairement établies, ce qui peut faciliter les relations pour les personnes autistes. Il existe plusieurs façons d’être non monogame, on peut penser au polyamour, au couple ouvert, à l’échangisme, etc.
Comment faire mieux ?
Il y a plusieurs façons de faire mieux, que ce soit en tant qu’individu ou en tant que société. Se tenir informé.e, respecter les personnes et améliorer l’accessibilité aux services sécuritaires sont les solutions qui ressortent le plus.
En tant qu’individu
- Être un.e allié.e en respectant le droit d’une personne à se définir elle-même, à travers son orientation sexuelle.
- Fournir un espace sûr (safe space) pour les personnes LGBTQ+ de en étant à l’écoute de leur réalité, de leurs besoins, en les respectant et en évitant tout jugement.
- Éviter les questions qui portent sur leur sexualité. Personne n’aime discuter de sa vie amoureuse et sexuelle sans préavis et avec n’importe qui.
- Intervenir et créez un dialogue chaque fois qu’on est en présence d’homophobie.
- Utiliser des films, des balados et des vidéos sur les réseaux sociaux afin de mieux comprendre la réalité des personnes faisant partie de la communauté LGBTQ+.
- S’engager à continuer de s’informer pour comprendre et faire connaître la culture des personnes en situation de handicap et des communautés LGBTQ+.
- Demeurer soi-même. Célébrer les autres. Se donner le droit d’être soi-même dans tous les contextes de la vie personnelle et professionnelle.
En tant que société
- Offrir des espaces sûrs (safe space). Ce sont des environnements désignés dans lesquels les personnes sont en sécurité et à l’abri de tout jugement. Il peut s’agir d’un bureau, d’un bâtiment, d’un événement, d’une entreprise, etc. Il peut aussi s’agir d’un espace virtuel comme un groupe en ligne, un cours en ligne, etc.
- Désigner des endroits d’autoexploration. De sont des endroits où les personnes sont en sécurité et sont à l’aise de partager leur vécu, leurs peurs, leurs pistes de solutions et leurs outils.
- Créer des espaces bienveillants de dialogue entre les personnes de toutes les identités et de tous les spectres.
- Améliorer les connaissances sur les enjeux de la communauté LGBTQ+, de la neurodiversité et favoriser l’autodétermination de ces personnes.
- Donner accès à une éducation sexuelle complète qui aborde les croisements entre la neurodiversité et la diversité sexuelle.
- Les professionnel.les (praticien.nes, chercheur.euses expert.es) de la communauté médicale qui travaillent avec les personnes autistes doivent s’informer des dernières recherches universitaires et des pratiques exemplaires en matière de soutien clinique, en tenant compte des besoins de la communauté LGBTQ+.
Pour en savoir plus
Vous voulez en apprendre plus sur la communauté LGBTQ+ ?
Voici quelques liens pertinents :
Note
Sur ce site, nous employons une écriture traditionnelle pour simplifier la lecture et faciliter la compréhension, notamment pour ceux ayant des difficultés d’apprentissage. Toutefois, dans nos sections dédiées à la diversité sexuelle et de genre, nous utilisons des néopronoms afin de respecter et de mieux communiquer avec les personnes concernées, familières avec ces formes.