Il était une fois un jeune homme autiste, qui, chaque matin entre 5h et 8h, s’affairait à nettoyer les locaux d’une entreprise avant l’arrivée des clients. Tandis que ses collègues papotaient joyeusement à l’arrière, de la pointeuse, notre employé se trouvait face à un obstacle insurmontable : la densité d’humains réunis en un seul endroit l’empêchait d’accéder à la machine pour enregistrer sa présence. Une tâche qui semble banale pour la plupart, mais qui, pour lui, était une barrière redoutable.
Ses collègues, toujours prêts à l’aider, se chargeaient avec plaisir de cette petite formalité, une solidarité qui semblait naturelle au sein de l’équipe. Ce jeune homme était non seulement un collègue apprécié pour sa gentillesse et sa politesse, mais également reconnu pour l’excellence de son travail. Pourtant, face à une difficulté qui paraît si mineure pour nous, il a été privé de ce qu’il chérissait le plus : son emploi.
Vous avez bien lu. On l’a jeté. Jeté dehors… foutu à la porte si on est moins poli.
Cela m’amène à une réflexion : comment espérer une intégration réussie des personnes en situation de handicap dans notre société si nous ne sommes pas capables de nous adapter à leurs besoins spécifiques, d’autant plus s’ils sont mineurs à ce point ? Cette incapacité à moduler notre environnement et nos attitudes est un échec collectif, une source de frustration immense.
Je dois l’avouer, cette histoire m’a laissé un goût amer. Rester chez soi n’est pas une vie pour qui que ce soit.
Je suis bouleversée et j’ai honte de notre manque d’humanité.
Nous devons mieux faire.